moment de solitude

Araniel arriva bientôt hors de la ville. Une falaise se dressait face à elle. Elle se posa à ses pieds et leva la tête pour en voir le sommet. Elle s'écarta un peu. La tempête, le vent, les éclairs, le tonnère lui donnaient l'impression qu'elle était ailleurs, loin de cette ville, dans un autre monde. Le ciel déversait ses foudres et pourtant, elle se sentait comme épargnée par cet enfer.

Un éclair, plus puissant que les autres, illumina le sommet de la falaise. La demi-ange sourit. Si la foudre frappait cette falaise, cela pourrait être dangereux de rester là... Et pourtant... Elle en vait envie. Cette falaise... surplomber la ville de son sommet... dominer la ville de sa hauteur... avoir l'impression d'être une autre et pourtant si semblable... avoir l'impression d'être ailleurs...

De légers frissons parcoururent le corps de la demi-ange. Elle déploya à nouveau ses ailes et s'envola jusqu'au sommet de la falaise. Elle se posa et avisa une roche sur laquelle elle s'assit. Elle surplombait la nécropole de toute sa hauteur. Elle n'avait plus besoin de battre des ailes pour voir le monde en petit. N'eut été cette tempête, elle aurait pu se croire au paradis en compagnie de son père. Son père... Comme il lui manquait... Elle était partie sans rien lui dire, sachant qu'il aurait voulu la retenir... Une larme coula sur sa joue. Il avait peur qu'elle ne meure, comme sa mère... Mère qu'elle n'avait jamais connue.

Elle secoua la tête et commença à se balancer d'avant en arrière au rythme du vent et des coups de tonnère. Sans qu'elle s'en rende compte, un son commença à sortir de sa gorge et à se répendre dans le vent. Ce n'était au début qu'un murmure, mais il finit par prendre de l'ampleur. Ce qui n'était d'abord qu'un simple son se transforma bientôt en paroles. Ces paroles provenaient du coeur de la demi-ange


Je marche sur cette plage
Et mes pensées s’envolent vers toi
Je regarde le ciel et c’est toi que j’y vois
Mais toi, où me vois-tu?
Dans mon âme il n’y a de place que pour toi
Mais toi, tu ne le vois pas

Mais toi, tu neme connais pas
Un jour peut-être te me trouveras
Et ce jour là, tu me reconnaîtras
Car ton cœur parlera pour toi

Tu m’attends sans le savoir
Mais si tu ne sais pourquoi,ton cœur lui le sait
Il sait que je suis là à t’attendre
Et que je t’attendrai le temps qu’il faudra
Jusqu’à te rencontrer

Mais toi, tu ne me connais pas
Un jour peut-être te me trouveras
Et ce jour là, tu me reconnaîtras
Car ton cœur parlera pour toi

Je marche sur cette plage
Le soleil se couche maintenant
Mais dans ce ciel étoilé
C’est encore et toujours toi que je vois
Mais est-ce que j’existe enfin pour toi?
As-tu enfin compris le message de ton cœur?

Mais toi, tu ne me connais pas
Un jour peut-être te me trouveras
Et ce jour là, tu me reconnaîtras
Car ton cœur parlera pour toi




Le chant mélodieux de la demi-ange s'entendit bientôt jusque dans la nécropole, doux chant d'amour, doux chant mélancolique, porté par le vent. Araniel portée par le vent, par la tempête, oubliait où elle était. Elle n'était plus au paradis, mais parmis les humains, parmi la haine, parmi l'amour et elle, chantait, donnait de sa voix mélodieuse les éccords qui rythmaient sa vie, ses espoirs, ses craintes. Elle ne savait pourquoi, mais elle avait besoin de dire ce qu'elle ressentait, et, pour l'exprimer, il fallait qu'elle le chante.

Quand elle eut fini ce chant, elle continua un instant d'en fredonner l'air, laissant sa voix mourir dans le vent, accompagnant les ames esseulées, les remplissant d'une chaleur qu'ils craignaient de ne plus eprouver, leur montrant qu'ils n'étaient pas les seuls êtres solitaires en ce monde.

Araniel se laissa glisser au bas de la roche et laissa les larmes rouler sur ses joues. Cette solitude lui faisait du bien, mine de rien, la libérant de tout ce qu'elle avait accumulé jusqu'ici. Elle leva soudain la tête vers le ciel, s'adressant à ceux qui se trouvaient là haut.

"Père, je regrette tant de t'avoir laissé... Mais il est trop tard maintenant... Des gens ici ont besoin de moi, et comptent sur moi.
...
Combien? Trop peu, et je me sens bien inutile, mais je dois trouver ma place. Je suis seule, plus que je ne l'ai jamais été jusque là, mais... Je dois rester.
...
Je t'aime père... Cela est vrai: 'un seul être vous manque et tout est dépeuplé' oh, combien vrai..."

Kibot était sorti de l'immeuble, il pleurait toujours, il ne savait pas quand ces larmes allaient arrêter de couler...

Etait-il en train de faire une dépression ? Cela ne l'aurait pas étonné...
Quelques mètres plus loin de l'immeuble il tomba a genoux et poussa un cri tellement fort, qu'il sétait déchiré la voix, les poings sérrés.

*Mais pourquoi cela se passe-t-il ainsi ?*
*Je veux croire qu'il y aie quelque chose encore a faire, qu'il y a un éspoir, qu'il y a encore un éspoir*

QU' IL A ENCORE UN ESPOIR !!!!!!

Au matin, la tempête était calmée. Araniel se redressa. Elle avait pleuré son père et sa slitude le restant de la nuit. Elle se leva et étendit ses ailes qu'elle secoua, en ôtant les dernières traces d'humidité. Elle observa ensuite la nécropole. Celle-ci avait souffert et il fallait en reconstruire un gros morceau. La demi-ange soupira.

"Et dire que j'étais dehors par ce temps... Je dois être folle... Je me demande où sont les autres..."

Elle se prit à avoir envie de jouer de la musique. Malheureusement, elle n'avait d'autre instrument que sa voix. Aussi, recommença-t-elle à chanter. Sa voix, à nouveau se porta sur la nécropole entière, sur un air bien connu et qu'elle trouvait de circonstance: "I will survive" de Gloria Gaynor.

Il vit une silouhette sur la colline, il décida d'aller la rejoindre, décidé de lui demander sa raison pour laquelle elle chante.... Il commença a grimper

*Et pourtant ses paroles sont si belles mais... tristes*

Il venait d'atteindre la hauteur ou la femme ailée.Il ne sentait même plus ses mains qui continuaient a couler du sang...

Il arriva près de la femme ailée, ce qui lui rappelait des souvenirs.Il se sentait désemparé.Il s'appuya sur un rocher pour éviter de tomber.

*Encore un ange, encore de la souffrance, Tahariel, pourtant je t'aime... et je ne sait quoi faire pour te libérer de tes chaines qui te torturent, qui t'emprisonent, qui usent des sentiments les plus sérieux pour te faire souffrir... Tahariel, je t'aime !! Et pour la vie ! Toi aussi, mais seulement tu ne peux me le dire ! Ne t'inquiète pas Tahariel, je trouverais comment nous pourrons nous aimer ! Je te le jure ! Je t'aime Tahariel, mon ange...*

Il mit ses mains sur son visage, le sang transperçait a travers ses légers gants de cuirs et recouvra le visage de l'homme de tout en sang.

Vous êtes... un ange ? C'est vous qui chantiez les chansons dit il en pleurs

Il reconnu la femme, c'était celle qui était dans le cimetière avec... Tahariel.

Araniel s'interrompit à l'arrivée de Kibot. Elle le regarda, presque tendrement. Elle avait entendu sa souffrance. Elle lui sourit.

"Tu sais, c'est dur pour un ange, même pour un demi-ange d'éprouver de l'amour... Nous ressentons de la compassion pour les gens, mais, bien souvent, nous ne connaissons pas l'amour pour une personne particulière. L'amour pour une espèce etière, oui, masi cela s'arrête là."

La demi-ange ne savait si elle parlait d'elle ou de Tahariel. Après un moment de silence, elle se rendit compte que l'humain lui avait demandé si c'était elle qui chantait. Elle acquiesçat.

"Oui, c'est bien moi."

Elle se tut de longues minutes, avant de prendre les mains de Kibot danss les siennes.

"Laisse moi faire."

Comme tous les anges, elle pouvait soigner des blessures simples, ce qu'elle fit grâce à son aura pour les mains de Kibot.

Kibot baissa la tête, il ne savait pas quand sa douleur allait s'arrêter.Il venait d'entendre quelque chose qu'il ne trouvait pas exactement vrai.

Merci Dit il en regardant les mains de l'ange

Il baissa la tête et dit d'une voix embué de larmes

"Si, Tahariel est différent, peut-être qu'il a dur a éprouver de l'amour, mais il m'aime, il me désire, tout comme moi je l'aime et le désire, je le sait.Seulement il n'a pas le droit d'aimer ou de désirer quelque chose ! Je sait que Tahariel n'est pas un handicapé du coeur, il m'a prouverqu'il pouvait aimer, je veux la sauver ! S'il vous plaît, dites moi que je peux encore faire quelque chose, même la chose la plus incensée qu'il soit ! Je vous en prie, que dois-je faire ? Je ferais tout pour elle !"

Dit il en s'agenouillant devant le demi ange.

"Sois là pour lui, aide-le tant que tu peux, rends toi indispensable. Je ne pourrais te donenr d'autres conseils. Moi-même, je ne sais que faire de moi. Je n'éprouve que compassion. Je ne connasi pas d'amour. Ce que je ressens pour mon père ou pour mon tigre, je ne sais même pas si on peut appeler ça de l'amour..."

La demi-ange soupira et étira ses ailes.

"Je vais te laisser. Prends soin de toi. Si tu veux aider Tahariel, il faut que tu sois en bonne santé, et bien dans ta tête... Sois en accord avec toi-même..."

"Seulement, je... Nous nous aimons, je ferais tout pour me rendre utile, mais la souffrance ne serais que plus grande.Etre si près l'un de l'autre sans pouvoir clairement s'aimer, c'est ce que Tahariel et moi subissons...."

Il eut une pensée pour le tigre

"Imaginez que vous soyez séparé de votre tigre et que vous l'aimez amicalement... Moi je suis séparé de Tahariel et je l'Aime avec un grand A... S'il vous plaît, aidez moi, Tahariel souffre, ainsi que moi !"

Dit il en laissant échaper un sanglot, d'un ton suppliant

Seulement vous ne savez pas ce que c'est l'amour....
Et sachez que je sauverais Tahariel !

"Non, je ne sais pas ce qu'est l'amour. Je me sens de plus en lus glacée. J'ai l'impression de ne plus servire à rien. J'en viens parfois à souhaiter mourir. Mais le jour où ça arrivera, Nataniel mourra aussi. Et je ne veux pas qu'il meure par ma faute..."

La demi-ange se sentait de plus en plus mal. Sans prévenir, elle prit soudain son envol et disparu dans la brume du matin. Des larmes coulaient sur ses joues que personne ne pouvait plus voir. Elle aurait souhaité pouvoir défaire ce sort qui la liait ainsi à son tigre, le libérant d'une presque éternité et lui permettant à elle de mourir.

Kibot regarda l'ange s'envoler gracieusement et s'assit sur un rocher, les mains devant le visage et il sanglotait silencieusement.

*Cet ange me donne de la peine, j'en aie tellement, je ne pense qu'a toi Tahariel... Moi aussi je veux mourir*

pensa-t-il désespérément.

Ensuite il s'en alla, retournant dans cette ville maudite, la nécropole.

Kibot sorti du manoir et s'arrêta quelques rues plus loin pour se laisser tomber et pleurer

"Je n'ait aucun honneur !! Tahariel, je pense a toi ! Très...Fort ! Aide moi Tahariel, je suis perdu..."

Il partit

Kibot était monté sur le rocher ou il avait eu une discussion avec cet ange...

**J' ai trouvé les réponses a mes questions Tahariel, je veux vivre a tes côtés, j'ai trouvé la seule solution Tahariel...Je... Je... Je ne sait pas si c'est comme ça que tu envisagerais les choses, mais enfin...**

Il marchait tête baissée le long du précipice, ses larmes coulaient sur ses joues...

**Quand je fais le compte de tous les gens que j'ai rencontré... c'est beaucoups non ? Il y avait d'abord Réané, il ne savait ce qu'il attendait avec cette Jenna... Ensuite il y a eu cette Lucrétia, qui cherchait un endroit ou dormir.Un petit peu comme moi, je suis tout le temps ainsi.Alors c'est aussi a ce moment la que j'ai trouvé cet ange...Elle est morte dans une barraque pourrie en compagnie de loups, qui sont certainement en train de dévorer son corps...Ensuite je suis allé dans le cimetierre, et j'ai vu... J'ai vu mon bonheur, cet ange, toi Tahariel.Tu était faible, sous la pluie, et quand j'ai découvert ton visage j'ai vu la plus belle chose qu'il soit de toute ma vie.Je t'ai demandé si tu allais bien, toi tu avais l'air d'avoir peur, tu avait froid...Je t'ai donné ma veste, j'étais content dans mon coeur, mes yeux pétillaient... Alors tu t'es levée et ne semblais pas comprendre.Il y a eut ensuite cet ange, je la voyait pour la deuxième fois, Araniel... Quand j'ai vu que vous allez partir, je ne voulais pas que tu t'en aille, je ne sait pas si c'est une simple coïncidence ou autre chose mais... Il n'y avait plus que toi et moi.A ce moment je t'ai pris dans mes bras et j'ai juré de te protéger au péril de ma vie.Au moment ou je t'es touché, je n'avait plus froid, plus peur... Je suis allé a la cabane et on a dormi quand le vent l'a arraché.Je t'ais encore pris dans les bras.Comme un père qui voulait protéger son enfant...On est arrivé a l'hotel, ensuite tu es partis.Je t'ai cherché et quand je t'ais retrouvé, tu étais faible, tu était seul.Sur un toit, et alors...**

Kibot s'arrèta, serra les poings et les dents

"ALORS TU AS DIT QUE TU N' AVAIT PAS LE DROIT D' AIMER !!!!!
QUE TU ETAIT UN OUTIL !!!
TU VAUT MIEUX TAHARIEL !!!"

Après s'être lamenté quelques heures, Kibot partit